Avez-vous vu le 28 août le documentaire de Jacqueline Veuve, sur la vie d’Angèle Stalder, ouvrière fribourgeoise, militante de l’Action Ouvrière Catholique ? On a été choqué d’entendre, par exemple, comment la demande d’aide au fonds social de l’usine d’une camarade en difficultés financières a été refusée après examen des comptes du ménage. On y a trouvé des achats de confiture et de cigarettes, du luxe auquel on peut renoncer.
Cela rappelle la remarque du Conseiller fédéral Pilet-Golaz, chef du Département des Postes et Chemins de fer dans les années trente qui estimait que les cheminots pouvaient se contenter d’un cervelat comme viande. On ne s’étonne pas dès lors de lire ces lignes du jésuite Charles Delhez dans une brochure religieuse belge consacrée au centenaire de l’encyclique Rerum Novarum du 18 mai 1891 : « C’était le temps du libéralisme pur et dur. La force de travail était traité comme une marchandise parmi d’autres, en vertu de l’offre et de la demande, sans considération de la personne humaine et de ce qu’elle a de sacré. C’est ce siècle qui a vu la naissance du marxisme, réaction de santé (souligné par le rédacteur) qui, hélas, s’est faite au prix de la négation de Dieu et du matérialisme historique, doctrine philosophique donnant aussi le dernier mot à l’économie. » Les conditions de vie du 19e ne semblent pas avoir beaucoup changé dans le canton de Fribourg. cfp
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