En août 1959, quelques fonctionnaires fédéraux ont constitué un Cercle d’étude pour la lutte contre l’exercice « illégal » du français.
Ils ont lancé le Fichier français « dont la première tâche sera de combattre les termes et les expressions indignes de notre langue. »
Durant quarante ans, plus de mille fiches ont été publiées. Elles sont vertes pour les traductions de termes allemands en français et blanches pour le rappel du bon usage de termes français souvent mal utilisés. Des centaines d’abonnés ont justifié l’utilité du Fichier français. Entreprise bénévole, la bonne volonté aujourd’hui ne suffit plus. Il aurait été utile que les milieux intéressés (la Conférence des directeurs de l’instruction publique, par exemple) officialisent.
Les fiches blanches ne sont plus ni publiées, ni mises à jour. Les intéressés disposent heureusement du Bulletin de Défense du français publié par la section suisse de l’Union internationale des journalistes et de la presse de langue française. Quant aux fiches vertes, devra-t-on bientôt se contenter des banques de données internationales qui ne tiennent pas toujours compte de la spécificité de notre allemand fédéral (il ne s’agit pas forcément de schwyzertütsch) ?
Puisque nous parlons de traduction, signalons la difficulté rencontrée par la Schweizer Illustrierte pour traduire le terme de préfet à l’occasion de la Fête des vignerons. Pour Marcel Gorgé, ancien préfet de Lausanne, c’est « Statthalter » et pour Silène c’est « Bezirksanwalt ».
En sens contraire, on a lu dans L’Hebdo du 12 août 99 « Hexenschluss » avec un » l » de trop pour signaler un lumbago de sorte que le coup de la sorcière devient la fermeture de la sorcière. Est-il encore nécessaire de sauver le Fichier français ou vaut-il mieux adopter l’anglais comme langue d’échange sur le plan national ? cfp
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