Ursula Gaillard (auteure de l’article consacré au livre d’ Ettore Cella-Dezza, Nonna Adele, DP 1651) nous a réservé une agréable surprise : il y a quelqu’un en Suisse romande qui se souvient de Kurt Früh, dont les historiens du cinéma découvriront bien un jour qu’il est un des plus importants cinéastes suisses ; quelqu’un qui connaît même BŠckerei Zürrer, film qui parle, en 1957 déjà, de la dislocation des structures familiales, de la misère urbaine et des difficultés d’intégration des étrangers.
Sur ce dernier point cependant, signalons amicalement à Ursula Gaillard qu’elle confond deux rôles assumés par Ettore Cella. Dans BŠckerei Zürrer, il joue un épicier et marchand de primeurs italien. C’est dans le film d’August Kern, Al canto del cucù (1941), qu’il incarne un marchand de marrons qui, revenu de Zurich dans son Tessin natal, redonne vie à un village abandonné, avec l’aide de trois amis parlant chacun une langue nationale différente ; cette exaltation de l’unité confédérale et du retour aux origines est bien dans l’esprit du temps, et constitue d’ailleurs le seul intérêt de ce navet.
Ajoutons que, lors du tournage de Heidi en 1952, c’est Ettore Cella qui a assisté le réalisateur Luigi Comencini, sans doute peu à l’aise avec le schwyzerdütsch !
Rémy Pithon, Allaman
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