Genève est actuellement confrontée à deux dossiers ferroviaires. D’une part, la
rénovation de la ligne du Haut-Bugey, entre Bellegarde et Bourg-en-Bresse, dans le cadre du raccordement de la Suisse aux lignes à grandes vitesses (LGV). Coût : 260 millions de francs, dont 120 à la charge de la Confédération. D’autre part, la liaison Cornavin – Eaux-Vives – Annemasse, dite CEVA, avec la construction du tronçon gare de la Praille – gare des Eaux-Vives, qui figure dans le programme de développement des réseaux de chemin de fer régionaux helvétiques. Coût : 950 millions de francs, dont 550 millions de subvention fédérale.
Une fois n’est pas coutume à Genève, la liaison CEVA est appuyée par un comité de soutien et de promotion réunissant presque tous les acteurs économiques et sociaux.
Récemment, notamment sous la pression de parlementaires jurassiens, la Commission des finances du Conseil national a proposé d’augmenter les crédits pour les raccordements aux LGV de 665 à 990 millions de francs, puis la Commission des transports de cette même Chambre a porté cette somme à 1,3 milliard.
Le Parti radical genevois a réagi en dénonçant ces augmentations substantielles qui se feront, craint-il, au détriment du financement fédéral de CEVA. Certes les lignes de crédit affectées à ces deux projets sont différentes, comme l’a fait remarquer le comité pro CEVA. Mais le bailleur reste le même et les difficultés de la Confédération sont bien réelles.
Par contre, la ville de Genève, la vraie, pas la commune du même nom, est confrontée à une situation très particulière et grave. L’urbanisation de la cuvette genevoise saute par-dessus la zone dite agricole, objet d’une protection rigoriste, et s’étend en couronne vers Douvaine, le pied du Salève et Saint-Julien-en-Genevois, le pied du Jura, Gex et Divonne, ainsi que vers Nyon. Dans les communes françaises, un grand potentiel de terrains à bâtir est prêt pour la densification de cette circonférence.
Ce périmètre abrite une ville pour laquelle il est urgent d’établir un projet territorial, notamment parce qu’elle est asphyxiée par la circulation motorisée. La liaison CEVA constitue un élément essentiel d’un tel projet qui concerne l’amélioration des conditions de vie quotidienne d’environ 700 000 habitants.
Pour ne manquer aucun article
Recevez la newsletter gratuite de Domaine Public.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!