Leurs noms ont été publiés dans la presse, ils ont contribué aux pertes de la BCG, ils sont en partie responsables du gâchis urbain de la ville de Genève ;
et pourtant ils continuent d’exercer leur métier.
La lecture de la presse confirme ce que l’on savait déjà. Comme d’autres établissements cantonaux, la banque cantonale genevoise a des problèmes. L’Hebdo titre sur le milliard et demi perdu de la BCG. Pour La Tribune de Genève, la BCG appelle l’Etat au secours.
Les articles focalisent tout à tour sur la direction Ð a-t-elle quelque chose à se reprocher? Ð, sur les petits épargnants Ð doivent-ils craindre pour leur épargne ? Ð, sur les dirigeants politiques Ð sont-ils d’accord entre eux ? L’Hebdo mentionne quelques-uns des clients douteux, responsables de ces pertes : Gaon Nessim, Gaon Léon, StŠubli Jürg.
Concurrence oblige, La Tribune de Genève élargit la liste des moutons noirs coupables d’avoir creusé les déficits de la BCG : feu Roch Jean, Baciocchi Marco, Magnin Jean-Pierre, Plüss Werner, Bavaud Georges, Romy Jean-Pierre, Vernier Philippe, Chevallaz Jacky et Hoffmann Raymond
Parmi ces douze clients douteux prédominent les promoteurs-constructeurs, propriétaires fonciers et architectes. Ce sont eux et d’autres de leur acabit qui ont réalisé la Genève de la décennie 80. Pendant ces années-là, l’image de la ville a été irrémédiablement atteinte par des démolitions-reconstructions massives, des rénovations lourdes, de grandes constructions neuves densifiées à outrance, des centaines de milliers de mètres carrés de bureaux vides, toutes opérations aux origines spéculatives avérées.
Légitimes réactions de méfiance
Face à ce gâchis urbain, comment reprocher aux habitants de se recroqueviller, de vouloir faire de leurs quartiers des villages ? Cette réaction explique sans doute en partie les votes négatifs sur l’aménagement de la place des Nations et de la place Neuve. Et la méfiance à l’égard de l’architecture moderne s’alimente de ce rejet.
Et pourtant, plusieurs de ces clients douteux continuent d’exercer, de monter des opérations immobilières plus ou moins bien ficelées, de construire, d’être inscrits au tableau des mandataires professionnellement qualifiés. Ils ont même l’oreille de décideurs publics et privés. dm
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