On n’en est pas encore aux élections virtuelles, mais le réseau des réseaux fonctionne déjà comme antichambre des bureaux de vote.
A l’occasion des élections cantonales cette fois, le site de 24 Heures offrait à nouveau aux navigateurs la possibilité de se prononcer via Internet. En l’occurrence, il s’agissait de désigner leur candidat-e favori-te au Conseil d’Etat vaudois parmi les quatorze personnes lancées dans la course au Château.
Ouvert un mois avant le premier tour réel, le «scrutin» affichait pendant les trois premières semaines, avec 100 et 300 votants par jour, le même ordre de préférence : Anne-Catherine Lyon et Philippe Biéler largement en tête, Francine Jeanprêtre en septième position, les libéraux et Jean-Claude Mermoud lâchés. Manifestement, on n’a pas le loisir de surfer dans les districts ruraux.
Puis, Pierre Chiffelle, qui talonnait le duo de tête depuis le début, s’est installé en tête de tout le peloton dès le 22 février, suite sans doute à une première action concertée.
Mais c’est vers le milieu de la dernière semaine que la participation a fait un bond, passant en deux jours de 4000 à plus de 8000 suffrages. Du coup, le Vert Philippe Biéler, réputé dangereux, plonge non seulement derrière les radicaux Pascal Broulis et Jacqueline Maurer, «élus» dès le début, mais aussi derrière Mmes et MM. Jeanprêtre, Golaz, Rochat et Amstein, tandis que Zisyadis s’efface à moins de 4 % des favoris, tout juste au-dessus de Ted Robert et de… Jean-Claude Mermoud.
Cette manipulation massive de dernière heure n’a évidemment rien changé dans la réalité. Elle a simplement montré qu’un minimum d’habileté informatique permettait de voter des dizaines de fois, ce dont certains ne semblent pas s’être privés dans les deux nuits du mercredi 27 et du jeudi 28 février dernier.
Question en forme de conclusion : pourquoi les résultats du sondage organisé par 24 Heures n’ont-ils pas paru dans «Le grand quotidien vaudois»? yj
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