Y aurait-il des dossiers où Zurich ne gagne pas à tous les coups ? Preuves
par l’acte.
Zurich bouge, et plutôt bien. Nous l’avons encore redit récemment (DP no 1444, du 20 septembre 2000). Mais la seule métropole de Suisse ne peut gagner tous ses paris. Elle pourrait même en perdre trois. Le fait qu’à chaque fois un socialiste soit intervenu plus ou moins ouvertement pour sauver le dossier n’y change rien. Au contraire, susurre-t-on dans les salons des grands hôtels et des toujours puissantes maisons des corporations.
Kloten tout d’abord. Voici bientôt cinq ans, Swissair reléguait l’aéroport de Genève-Cointrin au profit de celui de Zurich-Kloten, qui s’en trouva promptement encombré. Or les travaux entrepris depuis lors et les développements planifiés, continuellement contrés par toutes sortes de recours et autres procédures, ne suffiront pas, ni en temps ni en taille, à faire de «The Unique Airport» le hub européen qu’il ambitionne de devenir, avec l’appui discret du ministre des transports Moritz Leuenberger.
Toujours en attente
Eurogate ensuite. Après une dizaine d’années de projets et remaniements divers, ce gigantesque complexe de 242 000 m2, prévu au-dessus des voies et au sud de la gare centrale, devait enfin sortir des cartons. Symbole du remplacement d’Ursula Koch par l’habile Elmar Ledergerber à la Direction des travaux, Eurogate prend à nouveau un retard qui risque bien de fournir l’alibi dont l’UBS Fund Management (Switzerland) AG a besoin pour renoncer à financer la majeure partie du projet, estimé à 1,4 milliard de francs.
Marc Rich enfin. Absous par un Bill Clinton sur le départ, le big businessman et généreux mécène domicilié à Zoug a sans doute apprécié les interventions en sa faveur venues de Suisse. De Zurich notamment, dont le président Josef Estermann s’est fendu d’une lettre incompréhensible. Pour peu de chose : quelques dizaines de milliers de francs par an pour l’Opéra et autres institutions culturelles. Et probablement pour rien au bout du compte, puisque M. Rich, cet ingrat, envisage de quitter la Suisse où sévit une législation fiscale et commerciale qui ne lui convient pas. yj
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