Est-ce l’aventure entrepreneuriale, le frisson managérial, le franglais branché, l’intelligence émotionnelle à l’œuvre ? Il y a de tout cela dans la fascination qu’exercent actuellement dans le monde, et même chez nous, la création d’entreprises et l’innovation. On est bien au-delà de la vogue des success stories, très en faveur dans les années glorieuses de la croissance érigée en valeur et finalité suprêmes.
Or donc, voilà qu’avec Create « l’esprit d’entreprise souffle sur l’EPFL ». Avec une chaire d’entrepreneurship, financée d’abord par un généreux promoteur de l’innovation technico-économique. Et avec une professeure, Jane Royston, qui a vécu l’exemple avant de l’enseigner : fondatrice de Natsoft en 1986, elle a poussé, sans aide au démarrage ni au développement, cette société de consultance jusqu’à cent-dix collaborateurs, avant de la revendre, tout juste dix ans après sa création.
Le 8 février prochain, la professeure Royston Ð qui met elle-même son propre titre au masculin Ð donnera sa leçon inaugurale devant plus de sept cents personnes inscrites, qu’il faudra répartir dans différentes salles relayant la bonne parole sur « l’audace, catalyseur de l’entrepreneurship ».
Un cours juste pour les happy few
Sans précédent de mémoire de président de l’Ecole polytechnique, l’affluence annoncée témoigne peut-être d’une large et salutaire prise de conscience, mais surtout d’une fascination également générale envers l’entrepreneurship ; les spécialistes appellent ainsi l’ensemble des connaissances et techniques permettant la mise en œuvre de l’esprit d’entreprise, en particulier dans les secteurs innovateurs, avec tous les risques qu’ils représentent, avec les peurs et les espoirs qu’ils suscitent, avec les coups d’audace et les efforts qu’ils exigent.
Cette affluence contraste aussi avec le nombre de participants au cours, destiné à quarante privilégiés. La compétition est ouverte parmi les « étudiants et membres du corps enseignant des Universités, Ecoles polytechniques et HES suisses ». Quant aux séminaires, ils sont pratiquement réservés aux « entrepreneurs actifs » Ð au nombre de «douze pour assurer une interactivité optimale ». yj
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