Une communication de premier degré pour des solutions variables.
Commu-ni-quer. Le maître-mot, on leur a dit. A chaque événement, et même entre deux, il faut communiquer. Répétée à longueur de cours, séminaires et autres circonstances motivantes, la consigne a fini par passer. Les managers savent désormais que l’entreprise doit communiquer, au plus haut niveau si nécessaire et pour donner l’exemple. Le quoi et le qui étant clairs, reste le comment.
Au vu des résultats, le style et la manière semblent rarement au point. Cela va du comique involontaire au pathétique caractérisé, du franglais ou du frallemand le plus agaçant à la langue de bois absconse et ennuyeuse à la fois.
Moins bien lotis que les actionnaires, qui ont droit à des « lettres » à peu près claires et concises, les clients reçoivent des circulaires souvent illisibles à force d’être mal pensées, mal formulées, mal traduites.
Illustration récente : la missive envoyée le 21 décembre dernier par la Banque Coop à ses clients, pour leur annoncer que « La Banque Cantonale de Bâle acquiert une participation majoritaire dans la Banque Coop ». Un bref commentaire de cette phrase mise en exergue et le renvoi proposé au site Internet de la BC auraient amplement suffi. Au lieu de cela, MM. les présidents du conseil d’administration et de la direction générale ont préféré signer une logorrhée d’une cinquantaine de lignes à 80-85 signes l’une, écrites en petits caractères et séparées par l’interligne minimum. La densité visuelle du texte contraste avec l’étalement de la matière. Impossible d’arriver au bas de la première page. Dommage pour l’intéressante clause sociale qui s’y trouve. Et tant pis pour les vœux de fin d’année énoncés dans le dernier paragraphe de la missive, au milieu de la seconde page, juste avant l’unique phrase non emberlificotée de toute la lettre; cette phrase tient en deux mots, conformément à l’usage en allemand, d’une sécheresse pour le moins inhabituelle en français : Meilleures salutations. Punkt final.
Communications réussies
Soyons juste. Il y a aussi des communications réussies. Témoin cet autre exemple, nettement plus convaincant, celui de La Mobilière. En décembre dernier, les responsables du groupe passent avec élégance un message délicat, soigneusement dédoublé : tandis qu’une lettre annonce sobrement que « La Mobilière demeure une société coopérative », le dépliant annexé montre bien que cette société sera en fait une coquille vide et que le business passera par l’une des sociétés anonymes rattachées à la Mobilière Suisse Holding SA. C’est bien présenté et clairement expliqué, schémas à l’appui. Dont acte. yj
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!