l y aura bientôt unanimité sur le constat : le canton de Vaud manque de places d’accueil dans les crèches et garderies d’enfants. Et il y a foison d’idées : une initiative populaire du parti socialiste qui introduit une sorte de
« droit » de l’enfant à disposer d’une place d’accueil ; une proposition radicale de mettre sur pied une fondation chargée de favoriser la création de places et de services d’accueil collectif. Et, au niveau national, la proposition du Conseil national d’investir 100 millions par année pendant dix ans pour la création de nouvelles places d’accueil.
Les radicaux vaudois proposent une solution apparemment simple mais qui se heurte à quelques réalités qu’ils font semblant d’ignorer. Car le problème n’est pas tant de créer des places d’accueil que de les faire vivre durablement. Pour ce qui est d’ouvrir des garderies, les projets de manquent pas et peuvent déjà bénéficier d’aides substantielles de la part du canton et des institutions et fondations privées, comme la Loterie romande. Sans compter la possible future aide fédérale, également destinée à la création de places d’accueil.
Les problèmes se posent plutôt sur le maintien à long terme des structures créées. On peut d’ailleurs prendre le pari que nombre de garderies verraient le jour si leur avenir était garanti par un financement sûr.
Problème de financement
Or les communes, auxquelles cette tâche est dévolue, n’assument pas la mission qui est la leur. Seules les villes et quelques plus petites localités financent des crèches. Ailleurs, on ne songe simplement pas à cette question ou on trouve tous les prétextes pour refuser une aide. A commencer par l’argument financier : c’est vrai qu’une place en garderie coûte entre 20 000 et 40 000 francs par année en frais d’exploitation et que les parents ne peuvent prendre en charge qu’une partie de ce montant.
Une fois créées, les 1500 à 2500 places planifiées par les radicaux dans le canton en cinq ans coûteront chaque année 60 millions, dont une bonne moitié au moins à charge des collectivités publiques. Où la fondation imaginée par les radicaux trouvera-t-elle ce financement qui fait tant défaut aujourd’hui ? Pas de propositions concrètes sur ce point ? si ce n’est de dresser la liste des contributeurs actuels. Et de prévoir un soutien de l’économie privée, sous forme d’une cotisation patronale. Les entreprises qui viennent de bénéficier d’un cadeau fiscal de la part du canton se verraient ainsi imposer une nouvelle « cotisation », unique en Suisse. Espérons que les radicaux se sont assurés de la faisabilité politique de cette proposition. Car elle ouvrirait d’intéressantes perspectives de financement, pour les crèches, comme proposé, mais également dans d’autres domaines où les prestations de l’Etat bénéficient à l’économie, à commencer par les transports publics. pi
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!