Mis à part une garantie d’emploi en fait toute relative, mieux vaut désormais pour le personnel fédéral être soumis à une convention collective qu’uniquement à la Loi sur le personnel de la Confédération. Après les cheminots qui ont obtenu les trente-neuf heures, voici les employés de La Poste qui bénéficieront de cinq semaines de vacances. Ils disposent également d’une garantie salariale jusqu’en 2004, de dispositions sur la sécurité de l’emploi et d’une protection contre les licenciements. C’est une partie du menu de la convention collective sur laquelle se sont mises d’accord les délégations de La Poste et des syndicats de la communication et transfair.
Par rapport aux fonctionnaires, qu’ils soient fédéraux ou cantonaux, soumis à la législation classique, le gain est réel. La semaine de vacances supplémentaire sera évidemment appréciée. La garantie salariale également, qui empêche par exemple les pressions sur les rémunérations qu’ont subies nombre de fonctionnaires sous forme de contributions de solidarité, de remise en cause des augmentations annuelles, etc., décidées unilatéralement par le gouvernement et le Parlement.
La protection contre les licenciements de même que les conditions de base concernant un éventuel plan social sont également de sérieux avantages. Les diverses lois fédérales et cantonales prévoient généralement des indemnités limitées à quelques mois de salaires en cas de suppression de postes de travail. Or le problème est rarement lié au montant de l’indemnité Ð l’assurance chômage est de toute façon là pour pallier au moins partiellement la perte de salaire. Il vient plutôt des possibilités de reconversion, surtout pour des métiers spécifiques comme ceux qui sont offerts par les administrations publiques et les régies. C’est là qu’un plan social, en cas de nécessité, prend tout son sens : l’entreprise peut en effet proposer des aides individualisées utiles à la poursuite de la carrière des personnes dont le poste est supprimé.
La convention devrait entrer en vigueur en 2002. Elle montre que la négociation directe avec l’employeur, base des conventions collectives, peut offrir des avantages que le combat politique n’a jamais permis d’inscrire dans la loi au profit des fonctionnaires. pi
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