Pour marquer leur nouveau statut d’entreprise (non plus une administration mais une SA de droit public dont l’actionnaire unique est la Confédération), les CFF vendaient le 1er janvier une carte journalière particulière. La particularité était non seulement le prix (10 francs) mais aussi le réseau accessible : celui des seuls CFF. Il représente 3000 kilomètres, annonçait fièrement le président de la direction, Benedikt Weibel, dans un mot d’accompagnement illustré d’une carte sponsorisée par Kambly SA, « Spécialités de biscuits Suisses » (sic).
C’est qu’on a pris l’habitude du réseau complet des « Entreprises suisses
de transport », comme il s’intitule sur la carte illustrant la validité (totale ou partielle) de l’abonnement général, de l’abonnement à demi-prix et de la carte journalière ordinaire. Sans parler de l’accès possible aux transports publics locaux de toutes les villes du pays qui n’est pas le moindre attrait de ce type d’abonnement. Par comparaison, le réseau des seuls CFF ressemble à un filet déchiré dont les mailles sont d’épaisseur bien inégale : pas de ligne directe de Berne à Neuchâtel, il faut passer par Zollikofen, Lyss et Bienne. Le Valais compte deux lignes : la vallée du Rhône et Saint-Maurice-Saint-Gingolph. Le Lötschberg n’existe pas. Même le canton de Vaud paraît désert sans ses chemins de fer à voie métrique.
Au fond, les CFF sont l’opérateur du Plateau, de la région zurichoise et des lignes internationales.
Moralité : l’investissement affectif des Suisses et des Suissesses dans leurs CFF est une chose, mais le service public ne se limite pas à cette seule entreprise et peut prendre des formes diverses. Seule, la nouvelle SA n’est pas grand-chose, c’est bien toute la chaîne de transport qui est importante. Pas seulement les CFF mais aussi les autres entreprises de chemin de fer, pas seulement le rail mais aussi les lignes régionales sur pneus. fb
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