Les lois de la mécanique céleste entraînent la planète Mars au plus près de la Terre tous les vingt-huit mois environ, ce qui nous vaut un tir groupé d’engins de toutes sortes vers la planète rouge. Pour le passage actuel, deux engins du JPL (Jet Propulsion Laboratory – l’organisme américain chargé des vols vers les autres planètes) ont posé de petites voiturettes télécommandées que la presse appelle, en exagérant, des robots. Les Européens, de leur côté, ont satellisé une sonde, perdu leur atterrisseur, alors qu’un engin japonais a disparu corps et biens. Tout cela coûte plutôt che:, trois cents millions de dollars pour chaque mission américaine.
Malgré les problèmes inévitables, l’intégration des techniques a plutôt bien fonctionné, contrairement aux tentatives précédentes, lorsque deux engins américains se sont écrasés sur Mars, parce que le radar d’altitude transmettait des mesures en pouces et en inches à un ordinateur qui les traitait en centimètres.
Il est sûrement très intéressant pour les géologues de savoir qu’à la surface de la planète voisine l’on trouve ici de l’olivine et là de l’hématite. Mais les informations récoltées valent-elles des investissements considérables alors que la vérité vraie, celle qui pousse en avant le petit monde de l’exploration spatiale, n’est pas dite par peur de susciter l’incompréhension et les ricanements? Car la seule vraie motivation est la recherche de la vie extraterrestre.
A l’assaut de E.T.
La recherche de l’eau et d’un support de vie est une véritable obsession. Dans six mois, la sonde Cassini-Huygens arrivera près de Saturne et larguera un module dans l’atmosphère de Titan dont on pense que peut-être, sait-on jamais, à défaut d’eau, des conditions favorables à une activité prébiotique pourraient exister. Un satellite de Jupiter, Europe, est recouvert de ce qui pourrait être de la glace d’eau. Du coup, le JPL planche sur de futures missions pour aller voir de plus près. Alors, bien sûr, personne ne le dit trop haut, mais les acteurs de la scène spatiale pensent tous que nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Même s’il ne s’agit que de fossiles de bactéries, il faut y aller. Mais pour obtenir des budgets, il vaut mieux parler d’utilité, d’écologie, de retombées pratiques. En fait, l’exploration spatiale est un pari pascalien, un acte de foi en l’universalité de la vie, mais cela, ce n’est pas un argument très porteur auprès des parlementaires.
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