Un sommet mondial sur «La société de l’information» sera organisé à Genève en décembre 2003 sur l’initiative de l’UIT (Union internationale des télécommunications). Le sommet devrait être tripartite: Etats, secteur privé et ONG. L’association française IRIS (Imaginons un Réseau Internet Solidaire) est l’une de celles-ci. Certains pays, dont le Pakistan et la Chine, se montrent très réticents sur la participation active d’ONG à ce sommet et souhaitent cantonner la «société civile» sur les marges du sommet. Celle-ci ne participe pas aux négociations sur les procédures et l’organisation des réunions. Une réunion préparatoire au début juillet a rendu les ONG plutôt perplexes. C’est ainsi que des entreprises pourront participer en tant que telles au sommet, ce qui n’est pas du tout dans les habitudes des Nations Unies qui a plutôt pour règle d’inviter les associations faîtières. Les débats continuent, mais les ONG suisses en sont absentes. Le seul représentant de notre pays est Swissmedia qui est une association professionnelle destinée à l’enseignement et à la promotion dans le domaine des médias électroniques.
Nous ne trouvons pas de voix contestataires et pour cause, il n’existe, en Suisse romande, rien d’équivalent à IRIS, pas de groupes d’observation et de suivi critique d’Internet, ce qui est assez singulier, vu notre tradition associative particulièrement vivace. La nouvelle économie s’est effondrée et le développement d’Internet semble dans une phase stationnaire. On en parle moins et le réseau des réseaux est devenu une affaire de routine dont on ne parle plus guère si ce n’est dans le cadre de la lutte contre la pédophilie.
Internet continue à s’étendre sans bruit, son importance ne va pas diminuer, loin de là, et un regard helvétique affûté et distancé reste indispensable face aux pièges du réseau et aux risques d’atteintes à la liberté d’expression. Ami lecteur en manque de cause à défendre, n’attendez pas, le grain à moudre ne manque pas. jg
Site d’IRIS: www.iris.sgdg.org
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