Le microcrédit est désormais un instrument bien connu du développement du tiers-monde. Le principe en est connu : fournir des très petits prêts permettant à des individus de lancer une activité de production. Les montants avancés se situent entre 50 et 500 dollars en Asie, entre 50 et 300 dollars en Afrique et de 500 à 1500 dollars en Amérique latine.
Sous les histoires édifiantes d’entrepreneurs qui ont réussi, la réalité générale est moins attrayante. Il semble que seul un à deux pour-cent des organismes de microcrédits parviennent à équilibrer leurs comptes grâce aux remboursements réguliers de leurs débiteurs. Dans les autres cas, les institutions d’aide sont généralement contraintes de boucher les trous.
Premiers succès
Le microcrédit se rapproche de l’Europe. Il a été introduit avec succès au Kosovo pour relancer de petites activités industrielles. La microfinance dispose désormais de sa plate-forme Internet sous l’égide de la CNUCED, ce qui permet aux organismes d’emprunt de rencontrer des prêteurs de fonds, en majorité des institutions d’aide au tiers-monde.
L’avantage est de maintenir en retrait le bailleur de fonds occidental. Celui-ci finance l’organisme local de prêt en contact avec ses clients. A ce titre, il vaut la peine de mentionner l’initiative d’une fondation suisse, appelée RAFAD, qui a créé un fonds de garantie. Le capital déposé dans une banque suisse sert de caution pour que des organismes de microcrédits puissent emprunter de l’argent aux banques de leur pays. La confiance accordée par les banques locales à une garantie helvète entraîne un effet de levier. Ainsi pour chaque franc garanti, pas moins de trois francs sont effectivement prêtés. En laissant les acteurs locaux face à face, un processus d’apprentissage à la responsabilité financière se met en place ce qui vaut mieux bien sûr que l’aide à fonds perdu. jg
Source : Solidaire, journal de la Déclaration de Berne, no 65. L’adresse Internet de la plate-forme d’échange est vmm.dpn.ch.
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