L’administration fédérale continue à travailler avec Microsoft. C’est la réponse à une question ordinaire du conseiller national Paul Günter (PS/BE). Celui-ci s’inquiétait des nouvelles pratiques commerciales de la firme de Bill Gates. Jusqu’à aujourd’hui, les entreprises achetaient le droit d’utilisation des logiciels. Désormais, les licences feront l’objet d’une facturation annuelle avec une quasi-obligation d’acquérir les dernières nouveautés. Microsoft prévoit en effet de permettre les mises à jour uniquement pour les deux dernières versions de ses programmes. L’administration fédérale prévoit un surcoût de 200 francs par année et par poste de travail.
Dans son communiqué de presse, le Département fédéral des finances écrit que le nouveau dispositif commercial ne viole pas la loi sur les cartels, comme si c’était là le problème. En réalité, Microsoft cherche à rendre ses utilisateurs captifs. Sa politique tarifaire vise à accélérer le renouvellement des produits et donc à susciter un flux de dépenses quasiment continu. L’administration fédérale écarte d’un revers de main et sans arguments l’utilisation de logiciels concurrents tels que Linux et Star Office.
La réponse omet de signaler que Star Office est un produit de qualité, distribué gratuitement et dont l’utilisation ne présente aucune difficulté pour des personnes ayant l’habitude des produits Microsoft. Si Linux est réservé à des professionnels, il s’agit d’un système d’exploitation, rival de Windows, très utilisé dans les universités, les écoles polytechniques et toutes les institutions qui ne veulent pas tomber dans la monoculture Microsoft.
Nous ne demandons pas que la Confédération abandonne d’un jour à l’autre Microsoft. Mais des essais de produits concurrents, la création de compétences internes sur d’autres logiciels, voilà qui relève, semble-t-il, d’un principe de précaution élémentaire. Cette réponse est si étriquée qu’on en vient à se dire que le fonctionnaire qui l’a rédigée, sans doute sur son traitement de texte Word, n’a sans doute aucune envie de changer de produit.
La page d’accueil du site de l’Office fédéral de l’informatique et des télécommunications présente une photo du ? Titanic ! On veut croire que c’est de l’humour au second degré. Ce gag risque de se transformer bientôt en métaphore de la réalité. jg
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