Dans le silence à peu près complet des médias, sans campagne de promotion, et devant une poignée de spectateurs, une œuvre d’art majeure du 20e siècle, Apocalypse Now Redux, le film de Francis Ford Coppola, sorti en 1979, enfin montré dans sa version définitive, passe en catimini en Suisse romande.
Jugées pas assez commerciales à l’époque, près de quarante-cinq minutes ont été rajoutées. L’épisode « français » se passe dans une plantation dont la maîtresse de maison est la blonde et fraîche Aurore Clément. Cette parenthèse adoucit, un instant, la longue descente aux enfers des soldats américains. Évidemment, il n’y a pas vraiment d’histoire d’amour, pas de héros positif, aucune glorification de l’Amérique, une absence totale de morale, aucun jugement, rien qu’une plongée sombre dans l’absurde et les ténèbres de l’âme humaine. Constat triste au vu d’une salle vide : un certain modèle du cinéma populaire américain, bons sentiments, exaltation de la famille et de la patrie, actions spectaculaires et effets spéciaux, souvent agréables à regarder d’ailleurs, a sans doute définitivement triomphé. jg
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