Le parti socialiste suisse annonce un déficit de 400 000 francs, soit 12 % de son budget. Ce n’est pas une bonne nouvelle ; sa capacité d’action va s’en trouver amoindrie. Cet événement soulève le problème du financement des partis, plus facile dans le camp bourgeois qui bénéficie des libéralités d’entreprises et d’individus bien dotés en capital que chez les formations de gauche réduites à compter sur les cotisations des membres et les contributions des élus.
Lors de la dernière campagne présidentielle américaine, on a pu prendre connaissance des versements de l’UBS et du Credit Suisse aux camps en présence. Mais nous ignorons le montant versé par ces mêmes banques aux partis suisses. Gageons qu’une règle de transparence diminuerait les contributions d’entreprises qui ne tiennent pas à associer leur nom à la politique.
En mars 2000, le conseiller national écologiste Ruedi Baumann avait déposé une motion au Parlement demandant l’élaboration d’un projet obligeant partis et comités de votations à rendre leur financement public. La motion a été rejetée lors de la session d’octobre. La prise de position défavorable du gouvernement fut un exercice d’hypocrisie assumée. On pouvait y lire les propos suivants : « Le Conseil fédéral [ ?] indique qu’il serait certes souhaitable, du point de vue moral, que les partis soient contraints de publier le montant de leurs dépenses et leur mode de financement, mais que, en l’absence de sanctions, la crédibilité des autorités risquait d’en pâtir. [ ?] Il faut éviter que la publicité ait finalement pour seul effet d’engendrer des coûts administratifs considérables et d’encourager les tentatives visant à contourner les dispositions en vigueur ».
Avec le même raisonnement, nous pourrions soutenir qu’il faut dépénaliser le vol puisque la répression ne supprime pas les voleurs ? La gauche n’a donc pas fini de se serrer la ceinture et les partis bourgeois de bénéficier de financements secrets et immoraux, puisque même nos sept sages jugent que tout cela n’est guère moral ? jg
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