Le cor des Alpes, accompagné par le grand orgue, improvise avec des accents langoureux. Le rythme s’accélère progressivement puis devient syncopé. Le jazz-band remplace l’orgue et soutient le cor dans ses gémissements et ses cris.
Le 7 juin, les Glaronnais célèbrent le 650e anniversaire de leur entrée dans la Confédération. La cérémonie officielle se déroule dans la Stadtkirche de Glaris, la grande église du chef-lieu. Par cette improvisation, mêlant intimement instruments traditionnels et modernes, ils veulent montrer que loin de renier leur passé, ils sont résolument entrés dans l’avenir. Tout un symbole : à côté du cor, debout, une jeune punkette à l’audacieux tee-shirt rouge à croix blanche.
Les officiels sont venus de tous les cantons, proches et lointains, même Genève est représenté par un ancien conseiller d’Etat, flanqué d’un huissier aux couleurs de la république. Précédé de la fanfare du lieu, le cortège traverse la ville sous la pluie. Il fait froid et le brouillard est accroché aux parois des montagnes qui dominent la vallée de la Linth. Il a même neigé sur les hauteurs. En tête, le président de la Confédération Kaspard Villiger et Liliane Maury-Pasquier présidente du Conseil national.
Sur la place de la landsgemeinde, sous une immense tente, les dernières répétitions se multiplient en vue des fêtes du week-end. Le jazz n’est pas seul, l’anglais domine dans les chants des élèves des écoles. Ils portent tous un tee-shirt blanc, marqué du nouveau logo, avec les majuscules GL pour Glaris, le G formant une flèche dynamique, et proclamant : «Ich bin ein Glarner». Les affiches grand format, sponsorisées par la banque cantonale, couvrent les murs et annoncent que les Glaronnais sont 38 546.
Au principal carrefour du centre-ville, un monument éphémère, sorte de grande toiture sophistiquée, est dressé à la gloire du bois qui semble être, avec la pierre, une des matières premières du canton.
Glaris, à l’écart des grands axes de transit, fait aussi partie de la Suisse. La Suisse, miracle ou mirage, permanent. jpb
Pour ne manquer aucun article
Recevez la newsletter gratuite de Domaine Public.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!