Il est des marginaux qui sont nos familiers. Parfois, solitaires, ils nous abordent faisant la manche. On les reconnaît. On remarque même leur absence, leur retour, habillés de neuf, quand tout va bien, presque rétablis.
Jérôme Meizoz a esquissé le portrait de quelques-uns d’entre eux. J’ai aimé ces portraits.
«Celui-ci est un géant colérique
Efflanqué, immense, squelettique comme le sac de campeur à cadre de métal léger qu’il porte toujours.»
La vie d’adolescent de l’auteur lui a fait aussi croiser non des marginaux, mais des originaux, tel ce chanoine, professeur de latin qui, en début de cour, ordonnait à ses élèves: «Prenez une feuille, vierge comme vous, martyre comme moi.»
Puis le propos s’élargit. L’auteur lui-même au gré d’une errance dans une ville, inspiré par un tableau, devient un «désemparé», mais sans romantisme, car le trait est direct et la phrase énergique. ag
Jérôme Meizoz, Les désemparés, Zoé, 2005.
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