Même s’il ne nous concerne pas civiquement puisque nous ne sommes pas membres de l’Union européenne, le débat sur la ratification de la Constitution européenne déborde jusqu’à nous et, notamment, rouvre un débat toujours latent sur la concurrence, les monopoles.
Il est reproché à la Constitution de «graver dans le marbre les principes du néo-libéralisme». Elle ne serait que le cheval de Troie de l’OMC ! Ces affirmations sont un contresens. L’Union crée un espace de liberté et un marché intérieur. Toutes les règles sur la libre circulation et sur la concurrence se réfèrent à cet espace et à ce marché. Les droits de douane sont abolis entre les membres, mais un tarif douanier commun est en vigueur pour les échanges avec les pays non-membres. L’Union est une union douanière. La politique agricole commune, dont on peut discuter les modalités, n’est pas une politique libérale. Les fonds structurels dont on découvre partout l’intervention ne sont pas un produit du libéralisme, mais traduisent une politique volontariste.
Assimiler les libertés constituant un espace et un marché intérieur au libéralisme qui ignore les réalités nationales pour ne reconnaître que le libre échange, c’est une erreur de lecture. La libre circulation européenne abolit les frontières pour créer une nouvelle frontière, celle de l’Union, comment peut-on l’assimiler au libéralisme sans frontière ? ag
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