Les argentiers, publics ou privés, qui travaillent leur budget se donnent pour ambition de maîtriser la masse salariale qui représente souvent de 50 à 80% du budget global. Les moyens sont limités ; on n’en recense que trois : les effectifs, l’évolution du salaire réel, l’indexation.
Parce que l’inflation est, ces années-ci, très faible, inférieure à 2%, il est souvent proposé de renoncer à l’indexation. Le sacrifice est réputé indolore puisque le salaire n’est pas entamé, même si son pouvoir d’achat est réduit. Mais le renchérissement se porte sur une multitude d’articles de consommation ou de services, de telle sorte qu’il est difficile de percevoir cette hausse des prix, sous réserve du compte chauffage entraîné par la hausse du mazout.
L’indexation reste pourtant une revendication première. Pour trois raisons.
Le calcul de l’indice des prix ne tient pas compte des prélèvements obligatoires qui réduisent le revenu disponible. C’est le cas en premier lieu des primes d’assurance maladie, des impôts, des retenues salariales. Faute d’un indice du revenu disponible, qui serait un outil syndical de premier ordre, il faut tenir ferme à l’indice des prix et au principe de la compensation. Notamment pour les petits salaires où l’entame du revenu disponible, notamment par les primes d’assurance maladie, est la plus forte.
Deuxième raison. La compensation du renchérissement est un principe de bonne foi. Le contrat d’engagement garantit un salaire et son pouvoir d’achat au moment où il a été conclu. L’indexation maintient les conditions initiales. C’est le respect de la parole donnée.
Enfin, la Suisse est appelée à voir augmenter la TVA pour financer notamment les assurances sociales. La TVA qui se répercute sur les prix, ne réduit pas le revenu disponible mais le pouvoir d’achat. Sauf si la compensation intégrale du renchérissement est assurée. Dans la perspective des batailles à venir sur l’AI, sur l’AVS, l’indexation des salaires et des rentes est indispensable. Elle détermine le report de la charge sur l’ensemble de l’économie.
Trois raisons (revenu disponible, bonne foi, financement à venir de la politique sociale) qui justifieraient que l’indexation soit, syndicalement, une question de principe, sans concession.
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