Pour sa course d’école personnelle, Pascal Couchepin a choisi le thème de la politique familiale. Comment améliorer le taux de fécondité des Suissesses sans qu’elles renoncent à une vie professionnelle ? Fidèles à ses lectures et à ses enthousiasmes de jeunesse pour le Manifeste radical de Jean-Jacques Servan-Schreiber et Michel Albert (1970), il a recommandé une préscolarisation avancée et généralisée, dès l’âge de 3-4 ans. «L’environnement initial, disait le Manifeste, est le lieu stratégique du point de vue de l’accomplissement humain, c’est là qu’il faut tout mettre en œuvre.» Double avantage : la scolarisation précoce libère la mère qui peut garder le contact avec la vie professionnelle et donne à l’enfant une «première chance» lors des années décisives pour sa formation.
Un bémol toutefois. Les cantons sont seuls responsables de l’école enfantine et primaire. L’abaissement de l’âge de la prise en charge scolaire est coûteux. En ont-ils dans la conjoncture actuelle les moyens ? D’autre part la corrélation entre la scolarisation précoce et le développement des compétences n’est pas automatique (voir l’enquête Pisa). Les résultats dépendent de la qualité de l’encadrement, des effectifs de classe, etc. Or Pascal Couchepin n’est pas un simple publiciste qui disserterait sur le rôle des crèches, des garderies et de l’école enfantine. Il est, dans les limites constitutionnelles, le premier responsable national sur ces sujets. Pas un brasseur d’idées, mais un homme politique. Son devoir est d’agir, de faire ce qui est possible, d’imprimer une orientation. A défaut, il n’y a que mousse médiatique. Faut-il encore, complaisamment, relayer des propos qui ne correspondent à aucun projet politique concret ?
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