La mauvaise tenue de la Bourse, les pertes (50 milliards de francs) enregistrées par les caisses de pension suisses relancent le débat : répartition ou fonds de deuxième pilier. Le choix helvétique ayant été fait avec une très large approbation du peuple, ce qui n’est pas toujours rappelé, la question est théorique. Comment passer d’un système solidement ancré à un autre modèle ? Comment répartir 450 milliards qui appartiennent à ceux qui les ont acquis et épargnés ?
Mais, surtout, on ne voit pas comment la répartition corrigerait les faiblesses du système actuel. Les placements du deuxième pilier (les placements en actions sont d’ailleurs limités par la loi) tirent leur valeur de la santé de l’économie. Mais la répartition, pour qu’elle ait du grain à redistribuer, doit s’appuyer elle aussi sur une économie vigoureuse. Quel que soit le modèle de retraite choisi, il est incompatible avec la stagnation, un chômage élevé ou une inflation galopante. Il présuppose une économie bien régulée sur le long terme. Il est plus important de l’observer que de faire ressurgir un débat anachronique dont le seul mérite est de fournir à quelques scribes l’occasion d’une posture avantageuse, c’est-à-dire réputée plus à gauche. Relevons encore que, pour une bonne part de l’AVS, la Suisse pratique la répartition. Les rentes adaptées selon un indice mixte (qui tient compte des prix et de l’évolution des salaires) seraient, suivant les intentions du Conseil fédéral, simplement indexées. On déplore ce choix. La revalorisation modeste des rentes souligne la participation à la productivité de l’économie et permet que ces montants ne s’éloignent pas trop du minimum vital auquel ils devraient correspondre selon la Constitution.
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