Les médecins assistants des hôpitaux sont probablement les travailleurs soumis aux exigences horaires les plus astreignantes, sans que l’opinion s’en émeuve beaucoup. Ils les confondent volontiers avec les étudiants stagiaires et les considèrent comme assurés d’une carrière prometteuse et hautement rentable qui justifierait quelques sacrifices momentanés. Aucune profession soumise à des horaires particuliers, qu’il s’agisse des transports ou de la sécurité, n’accepterait de telles servitudes. Se battre comme les médecins assistants vaudois pour une semaine de cinquante-cinq, puis de cinquante heures, sans parler des astreintes de nuit et de week-end fait penser aux luttes ouvrières du siècle passé.
La situation s’est aggravée à la fois avec l’explosion des urgences et la pression exercée sur les coûts qui, en réduisant les effectifs, aboutit à des situations limite, où le médecin des urgences, seul à bord, court avec le SMUR sur les lieux des accidents de la route et confie à un stagiaire la responsabilité (provisoire) du service !
Faire porter les exigences d’économie budgétaires aux médecins d’hôpitaux en pesant sur leur temps de travail et leurs salaires, extrêmement modestes au regard d’autres professions universitaires, est aussi inacceptable que si le déficit de l’Etat était imputé aux salaires des fonctionnaires ou des magistrats.
La cause des médecins, peut-être parce qu’ils ne sont pas nombreux et organisés corporativement, rencontre de faibles échos politiques et syndicaux. Et pourtant les exigences de repos imposées aux chauffeurs routiers, ne leur sont pas appliquées alors que la sécurité des patients est en jeu. ag
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