Après le vote des deux Chambres, le conseiller fédéral Kaspar Villiger pouvait, sur un ton soulagé et satisfait, déclarer que maintenant le rôle des politiques était terminé.
Pourtant des questions essentielles n’ont pas encore trouvé leur solution. Enumérons !
¥ La plainte sur la responsabilité des anciens administrateurs. Il appartient au juge de dire s’il y a eu seulement erreur stratégique ou bien tromperie dans la présentation des bilans ou toute autre faute.
¥ Même si elle n’est pas de nature pénale, la responsabilité des banques dans le « clouage » de la flotte, le 2 octobre, a coûté 450 millions à la Confédération pour relancer la machine, les dégâts de confiance étant, eux, irréparables. Cette responsabilité bancaire, notamment celle de l’UBS et de M. Ospel, doit faire l’objet d’une enquête. C’est le rôle du Parlement de la mener à bien.
¥ Le plan social n’est pas sous toit. La peur du Conseil fédéral et de la majorité du Parlement d’être entraînés dans un précédent où l’Etat se substituerait aux partenaires sociaux ne résiste pas. Premièrement, parce qu’il intervient dans le maintien en activité temporaire de Swissair et surtout dans la capitalisation de la nouvelle société. Rien ne l’empêchait donc de poser ses conditions. On regrette que le groupe socialiste n’en ait pas fait une condition absolue de son soutien ; il était pourtant en position de force pour l’imposer. Mais aujourd’hui encore, le Conseil fédéral est en situation de peser de tout son poids pour qu’une décision correcte soit prise. S’il ne le fait pas, il compromet non seulement sa crédibilité, mais il accepte que la nouvelle société démarre avec le handicap d’une image négative.
¥ Enfin est posée la question de la gestion des crises. Et par le Conseil fédéral lui-même et par les Chambres fédérales. Soit au niveau de l’organisation, soit au niveau de l’anticipation. Bref, il importe de faire la critique de l’exercice. ag
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