Les Vaudois ont reçu, à la veille de deux votations cantonales (nouveau statut de la Banque cantonale et crédit pour une usine d’incinération), le traditionnel message développant l’argumentaire officiel et le point de vue des opposants.
En ce qui concerne la loi sur la BCV, qui prévoit notamment la réduction de la participation de l’Etat au capital actions, qui passerait d’un 51% majoritaire à un 33% de minorité de blocage, le Conseil d’Etat s’était livré à un chantage offusquant : en cas de refus, aurait-il annoncé, le Conseil d’Etat renoncera au projet de métro urbain.
Cette décision, prise tardivement, le Grand Conseil n’y ayant pas été associé, contrevenait aux règles démocratiques. Quand le peuple se prononce, il vote sur un projet, pour ce qu’il contient et les conséquences qu’il entraîne, mais il ne prend pas en même temps une autre décision. L’unité de la matière est une condition de l’exercice de la démocratie directe qui n’est pas une partie de billard par bande.
Donc, on était en droit d’attendre que le Conseil d’Etat, dans son message au peuple, s’explique sur son chantage. J’ai lu attentivement, mais n’en ai pas trouvé trace : prudence (une affirmation claire aurait pu être l’occasion d’un recours pour anti-constitutionnalité) ou lâcheté ?
Le chantage flotte donc dans un statut incertain : ni désavoué, ni confirmé. Il serait temps que le Conseil d’Etat invite les Vaudois à voter sur cet objet en toute indépendance, et donc, pour dire les choses nettement, qu’il retira officiellement son chantage. ag
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