La reprise économique ne s’est fait sentir qu’en 1999 et 2000. L’industrie des machines, fortement dépendante de la conjoncture mondiale, est à nouveau à la peine : les commandes et les effectifs reculent ; dans certains cantons sinistrés comme Genève, la branche joue même sa survie. Seule l’horlogerie haut de gamme permet de compenser, partiellement, ces difficultés.
C’est dans cet environnement maussade qu’ont débuté les négociations entre partenaires sociaux pour le renouvellement de la convention collective de travail qui doit entrer en vigueur le 1er juillet prochain.
Pour établir sa plate-forme revendicative, la FTMH a procédé à une large consultation des travailleuses et des travailleurs dont elle a publié les résultats. Cette manière de procéder, outre qu’elle fournit des informations utiles, permet d’associer le plus grand nombre à cet exercice et doit favoriser une mobilisation dont tout indique qu’elle sera difficile.
Les priorités syndicales tiennent compte de la situation économique. La revendication de la baisse du temps de travail porte sur la durée de la vie active et non sur la semaine ou l’année. L’avancement de l’âge de la retraite, à l’instar de ce qu’ont obtenu les travailleurs du bâtiment, doit répondre à la précarité croissante des salariés âgés. Par contre, parce que les tâches dans ce secteur ne sont pas homogènes et la concurrence internationale forte, le syndicat préconise un salaire minimal par région ou par canton, apte à empêcher le dumping salarial de certains employeurs. Autre revendication, l’obligation d’un plan social en cas de licenciements économiques, pour rendre plus difficile la gestion du personnel à flux tendu.
Quant aux patrons, ils exigent essentiellement une plus grande flexibilité du temps de travail, dans le cadre d’une durée annualisée. Rappelons qu’actuellement toute modification de l’horaire hebdomadaire doit recevoir l’aval des commissions du personnel. Afin d’éviter une dégradation des conditions de travail, cette flexibilité pourrait être acceptée contre une réduction significative du temps de travail.
Le dossier syndical apparaît solide. Reste à savoir si la mobilisation des travailleurs lui donnera le poids nécessaire ou si prévaudra la crainte du chômage.
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