La retransmission télévisuelle des jeux de Sydney fut instructive quant au pouvoir médiatique. La diversité des disciplines olympiques est telle qu’il était exclu de tout retransmettre. Les télévisions nationales choisissaient donc les épreuves où les candidats du pays avaient quelques chances de se distinguer. Par la vertu de ce choix, ces compétitions émergeaient du néant. Seule la télévision leur donnait la dimension grand public. Certes, les finales reines de l’athlétisme focalisaient l’attention de tous. Mais sans la télévision elles auraient été reléguées au rang d’un simple concours international.,
Le paradoxe c’est que la télévision paie cher, de plus en plus cher, les droits de retransmission de rendez-vous sportifs qu’elle contribue à hausser au rang d’événements. Plus elle les fait valoir, plus elle passe à la caisse.
Jusqu’ici dans la mesure où la télévision s’y retrouvait en audience, donc en publicité à tarif fort, un certain équilibre était respecté.
La scandaleuse mise aux enchères (sans cahier des charges véritablement contraignant) d’un droit exclusif sur les championnats du monde accordé pour deux championnats successifs a rompu l’échange des avantages réciproques. La TSR a refusé de se soumettre au tarif imposé par la société détentrice des droits. Espérons qu’elle tiendra ferme ! Si d’autres TV pouvaient suivre son exemple et casser les surenchères indécentes que l’on retrouve dans tous les sports médiatisés gangrenant toute l’institution, y compris les salaires indécents (exempts d’impôts dans beaucoup de pays) des joueurs.
Et si les téléspectateurs, qui paient au bout du compte, soit en taxe, soit en charge publicitaire grevant les produits qu’ils consomment intervenaient à leur tour. D’abord en soutenant les télévisions qui font preuve de fermeté et de courage. ag
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