Quel plaisir de lire, sous la plume de Justin Favrod dans La Liberté/Le Courrier, quelques rappels historiques décapants. Il avait déjà opportunément souligné le caractère artificiel de la célébration du millénaire de Romainmôtier, alors que, ajouterons-nous, cette bourgade vaudoise peut s’enorgueillir d’avoir abrité une des premières églises chrétiennes du pays, du Ve siècle sauf erreur, dont les vestiges ont été mis à jour sous le bâtiment dit Maison des Moines. Beaucoup mieux que 1000 ans !
A juste titre aussi, il donne aux constituants vaudois une interprétation historique du mot « patrie » inscrit sur la bannière vaudoise. Le mot « patrie » ne doit pas être lu comme s’il figurait dans un discours de la fin du XIXe. Il n’est pas chargé de cet helvétisme perçu aujourd’hui comme ringard. Il renvoie pour les membres du Petit Conseil, en 1803, à la « patrie de Vaud », c’est-à-dire aux libertés et franchises obtenues de la maison de Savoie. Ces libertés que Berne s’était engagée à respecter, ce que LLEE se sont gardées de faire. Or les révolutionnaires vaudois invoquaient, contre Berne, ces libertés bafouées. D’abord, comme avocats dans des causes civiles, puis, auprès du Directoire français, comme argument de droit international. Qu’on se réfère notamment aux pamphlets de Jean-Jacques Cart.
Au lieu de disserter, on suggérerait aux constituants vaudois de prendre un quart d’heure (vaudois) pour écouter un historien compétent. Il y en a. Après quoi ils trancheront. ag
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