On espérait que les médias reprendraient leur souffle et nous parleraient du cours ordinaire des choses. Mais ne faut-il pas que quelques politiciens en mal d’originalité proposent d’élire immédiatement Blocher au Conseil fédéral ? Et c’est reparti pour un tour de Blochermania. La vedettisation de la politique est pourtant un signe évident de décadence démocratique.
Donc, si Blocher gêne, il faut l’évacuer par le haut : la classique promotion-évacuation. Et pour un homme politique, le haut serait le Conseil fédéral, où règne la règle de la discipline et de la collégialité. Mais la collégialité n’a de sens que si elle permet des consensus ou à défaut des majorités, à condition que ces majorités ne soient pas automatiques, mais à chaque fois négociables et discutées de manière approfondie. La collégialité ne peut avoir que le rôle d’un affrontement maîtrisé, qui dégage un choix et qui respecte aussi les défenseurs d’un avis minoritaire.
Ce n’est pas un cachot où l’on enferme celui qui dérange. On ne met pas Blocher au Conseil fédéral pour qu’il ne soit plus à Arena ou, pour dire les choses plus vulgairement, pour qu’il y ferme sa gueule. D’abord, si ce scénario était suivi, il ne la fermerait pas. Pour qu’il n’y ait pas de malentendu, il l’a dit clairement dans un débat à la TV alémanique. Mais surtout quelle conception des politiciens si originaux se font-ils du travail collectif du Conseil fédéral ? ag
Pour ne manquer aucun article
Recevez la newsletter gratuite de Domaine Public.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!