Le « bien commun » ne fait pas partie du vocabulaire marxiste.
Dans les années septante, sur les panneaux réservés aux candidats aux élections fédérales, se découvrait, insolite, la tête de Karl Marx à la barbe fleurie. Et la Ligue Marxiste Révolutionnaire (LMR), trotskyste, informait que lui, Karl Marx, nous ne le verrions sur aucune liste, manière de rappeler que les élections ne sont que la mousse superficielle qui cache la réalité et la dureté des rapports de classes. Une affiche qui fit date.
Et voilà vingt ans plus tard, Karl Marx à nouveau dans nos rues, avec les mêmes rides et la barbe toujours fleurie. On s’en réjouirait, car son œuvre que beaucoup de commentateurs qui manient l’histoire avec légèreté croient ensevelie sous les décombres du mur de Berlin demeure un temps fort de la pensée politique du XIXeÊsiècle. Mais la présence de Marx est cette fois-ci électorale. Il patronne la liste SolidaritéS, avec pour légende la dénonciation de la recherche forcenée du profit et cette invite : « ré-inventons le bien commun ». Le « bien commun », formule très peu marxiste même si commun a donné communiste. Le « bien commun » ne figure pas dans l’index des idées de l’édition des œuvres de Marx dans la Pléiade. Le « bien commun » s’inscrit plutôt dans la filière philosophique d’Aristote revu par Thomas d’Aquin. Ré-inventons ! ag
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