Ë peine l’UBS avait-elle annoncé les résultats brillants de son premier semestre, laissant présager une année exceptionnelle et un bénéfice de plus de cinq milliards, que la déconfiture de LTCM, entre autres, l’oblige à annoncer par voie de conférence de presse extraordinaire (qui a pu être l’occasion d’opérations d’initiés) des pertes qui, cumulées, dépassent les deux milliards.
Banquiers avisés, gogos naïfs
Ce qu’on lit sur LTCM est édifiant : des conseillers recrutés parmi les sommités de l’économie (deux prix Nobel), un staff de cadres très pointus, un équipement en modèles mathématiques et un outillage informatique exceptionnel. Preuve en soi que les meilleures années ont enregistré des rendements de 40 % ! De quoi attirer des banquiers avisés qui finissent par rejoindre en crédulité des gogos naïfs.
Mais il y a un moment où la démesure fait perdre le sens du réel. Il y a quelques années seulement a été établi comme un critère de bonne gestion que les fonds propres d’un institut financier devaient avoir, au moins, une rentabilité de 15 % à 16 %. D’où la prise de participation, par exemple, dans des fonds que l’on croit ultra-performants.
Le problème, ce n’est donc pas de savoir si quelqu’un a mal évalué les risques. Ce sont les exigences de rentabilité qui sont égarantes. C’est le système qui est vicieux. ag
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