
Morija vient de faire paraître un numéro spécial de son courrier mensuel, à l’occasion de ses quarante ans d’activité. En 1972-73, une famine due à la sécheresse frappa l’Ethiopie. Elle succédait à une autre catastrophe, la guerre du Biafra qui, entre 1967 et 1970, avait emporté plusieurs centaines de milliers de personnes.
C’est à cette occasion que quelques jeunes s’engagèrent, avec des moyens très modestes, en Valais. Puis l’association Morija (mot hébreu signifiant «choisi par l’Eternel») fut créée le 8 août 1979, pour donner un cadre à cette action isolée.
Les valeurs humanitaires de Morija sont inspirées par l’éthique chrétienne. Mais l’organisation se refuse catégoriquement à tout prosélytisme. Par exemple, au Burkina Faso, où se concentrent 90% de ses activités, plus de 60% de la population est musulmane. La déontologie de l’organisation lui impose de déployer ses programmes sans distinction de religion.
La sécurité alimentaire et la nutrition sont ses priorités. Elle se concentre aussi sur l’aide à l’enfance. Cependant, avec les années, Morija a élargi sa sphère d’activités. On peut en citer quelques-unes.
L’accès à l’eau potable dans des villages isolés s’est révélé être l’un de ses points forts. En 40 ans, plus de 1’000 puits ont été réalisés, bénéficiant à environ 500’000 personnes. L’organisation s’est aussi orientée vers la santé des enfants: création de centres de santé et construction d’une maternité au Cameroun, rénovation d’un centre médico-social au Togo, construction d’un centre pour handicapés et inauguration d’un bloc opératoire à Kaya au Burkina Faso. La liste n’est pas exhaustive.
L’accent a aussi été mis progressivement sur l’éducation et la formation, notamment par la création des écoles communautaires de brousse: depuis 1992, Morija appuie cette initiative par l’achat de matériel scolaire, la construction de bâtiments et surtout par le suivi pédagogique. Actuellement, ces 63 écoles communautaires comptent 7’000 élèves et 170 enseignants. Enfin, cette ONG s’intéresse aussi au développement rural. Des «champs familiaux bocagers» ont pour vocation d’améliorer les rendements agricoles en préservant l’écosystème.
Morija, qui a actuellement son siège au Bouveret (VS), nous semble donc exemplaire par ses actions variées de proximité, sur le terrain, en collaboration avec les personnes qu’elle s’efforce d’aider. A l’heure où des menaces pèsent sur l’aide humanitaire et la coopération suisse au développement, sous l’égide du très droitier conseiller fédéral Ignazio Cassis, il nous paraît important de mettre en valeur l’action de l’une de ces nombreuses ONG helvétiques (car Morija n’est de loin pas la seule!) qui représentent l’honneur de notre pays.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!