Les cahiers de CH + 6 publient un excellent dossier sur le marché mondial de l’eau. Jean-Philippe Arm qui l’a rédigé ne limite pas son enquête aux faits déjà connus : la pénurie dans les mégapoles, la surexploitation des nappes phréatiques, le gaspillage des retenues et des canaux d’irrigation à ciel ouvert. Il souligne aussi que la maîtrise du problème de l’eau, souvent gérée à l’échelle locale ou régionale, peut exiger la participation de sociétés qui ont su développer et expérimenter des techniques de pointe pour résoudre des problèmes simples : fuites des réseaux, attaque simultanée de l’amenée de l’eau propre et de l’épuration.
Transferts de technologie
Mais à côté de la technique, la gestion sociale est tout aussi importante dans des pays du tiers-monde : concurrence faite aux porteurs, prix de l’eau, détermination dans les bidonvilles des points d’eau publics. L’originalité de Ch + 6 est de démontrer que des sociétés privées, comme la Lyonnaise des eaux par exemple, qui se sont surtout fait connaître par leurs relations avec des hommes politiques corrompus, peuvent transférer utilement leur technologie dans d’autres pays.
Un bien public
Les risques d’abus commerciaux dans la gestion d’un bien élémentaire par définition peuvent être éliminés si la concession est à la fois rigoureuse et complète. On peut se demander d’ailleurs si les services municipaux performants des grandes villes ne devraient pas se regrouper pour créer, à côté de leur gestion locale, une société de service capable d’offrir son savoir-faire au-delà des frontières.
Toujours dans le même esprit de curiosité on lira avec intérêt les pages sur le perfectionnisme écologique et les intérêts très privés des minéraliers. ag
Ch + 6, n° 104, décembre 1997. Pour adresse CP 48, 1270 Trélex.
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