Depuis janvier 2001, une nouvelle législation facilite l’introduction des «zones de rencontre» en Suisse. Contrairement à leurs ancêtres, les zones résidentielles, dont elles héritent du panneau rectangulaire bleu, elles peuvent se situer aussi bien dans les quartiers d’habitation que dans les quartiers commerçants, là où il y a relativement beaucoup de trafic.
Limitées à 20 km/h, ces zones n’admettent aucun passage pour piétons puisqu’ils sont partout prioritaires et cherchent à réduire au maximum les autres signalisations routières. Ë l’inverse du principe de séparation des flux qui a façonné nos villes en créant un espace pour la voiture, la chaussée, un espace pour le piéton, le trottoir, et un autre pour le vélo, la piste cyclable, sans oublier les transports publics et les places de parking, la zone de rencontre vise la cohabitation (pacifique) de l’ensemble des usagers sur une même aire de circulation.
Le réflexe «piéton»
Créer des espaces de vie urbains, attractifs et conviviaux sans interdire l’accès aux voitures est un objectif louable et ambitieux trop souvent réduit à modérer le trafic tout en assurant fluidité et sécurité. Le résultat relève plus souvent du parcours de combattant que d’un lieu partagé harmonieusement par tous. Là où les photos montrent des piétons cheminant décontractés au milieu des voitures, des vélos et des trottinettes – dans un chaos bon enfant – la réalité dévoile des usagers confus par la perte des repères classiques et qui gardent leur réflexe «piétons en bordure de route». Le conducteur concentré à éviter et contourner les chicanes érigées pour le faire ralentir peine à respecter la priorité des piétons. Ceux-ci, désécurisés par le comportement peu assuré des automobilistes, rasent les murs et rêvent de passages cloutés.
Certes, il faut du temps jusqu’à ce que les nouvelles règle soient apprivoisées et respectées, mais réfléchir l’aménagement en partant de l’ensemble des usagers, humains mobiles d’une manière ou d’une autre, nécessite encore un tremblement de terre chez la plupart des concepteurs qui croient que la cohabitation ne pose aucun problème pour autant que les conducteurs respectent la limitation de vitesse et que chacun fasse attention à l’autre. Encore faut-il créer les conditions propices à de tels comportements ! cf
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!