La dissémination planétaire des plantes transgéniques de la « première génération » continue. Soit elles sont résistantes à un herbicide (par exemple le soja Roundup), soit elles produisent une protéine anti-parasitaire (par exemple le maïs BT).
La loi interdit au Brésil la présence d’OGM dans le lait maternisé. Par deux fois, sur deux années consécutives, le lait pour bébés Nestogen (Nestlé), lait maternisé le plus courant au Brésil, s’est révélé contenir du soya « recombinant ».
Le Mexique est considéré comme la patrie botanique du maïs et le garant de sa biodiversité. Il est interdit de planter du maïs transgénique ; par contre, beaucoup en est importé des Etats-Unis, pour consommation humaine. L’apparition de maïs transgénique dans les cultures traditionnelles des Etats mexicains d’Oaxaca et Puebla, affaire révélée par indiscrétion d’une enquête scientifique inachevée, peut mettre en danger la richesse des variétés indigènes.
La découverte en Inde de dizaines de milliers d’hectares de coton BT, planté sans autorisation, a irrité, ironie du sort, Monsanto qui s’apprêtait à déposer une demande de plantation en bonne et due forme. Monsanto a porté plainte ; le coton illégal avait sans doute été développé par une compagnie locale, sur la base de « graines Monsanto » achetées facilement aux Etats-Unis.
Cette globalisation se fait contre la volonté des citoyens et montre que les pays du Sud n’ont pas les moyens de réguler la progression de ces plantes. La Suisse a joué un rôle très actif dans la mise sur pied du protocole de Cartagène, convention qui règle les mouvements transfrontaliers des OGM ; elle est soumise à ratification devant le Parlement.
Cette dissémination pratiquée par lucre ou par ignorance, doit être dénoncée. En même temps, il ne faut pas diaboliser les plantes « recombinantes ». Deux exemples. Réputées dangereuses pour les chenilles du Monarque, elles le sont de fait moins que l’agriculture traditionnelle et ses pesticides. Ou bien le scandale du maïs transgénique Starlink, interdit de consommation pour risques d’allergie mais que l’on retrouve dans nombre d’aliments humains : cinquante et une personnes avaient porté plainte pour allergies. Les tests, fiables, ont innocenté le maïs dans chacun des cas. ge
Sources : Lait maternisé brésilien : Virginie Estier ; Nature, 27. 09. 2001 (pour le Mexique) ; Nature, 11. 10 (coton BT en Inde) ; The Scientist, 23 juillet 2001 (Monarque et Starlink).
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