Le 20e siècle a été le plus chaud des dix derniers siècles. Ce résultat, communément appelé « réchauffement de la planète », semble être définitif. Ce n’est pas tant l’absence de neige à Noël qui nous en apporte la preuve que des mesures multiples et indépendantes, par exemple la lecture patiente des dendrochronologues.
Sur les mille derniers siècles, intervalle beaucoup plus pertinent pour la climatologie, la difficile récolte des faits, par exemple par carottage des glaces polaires, révèle des transitions rapides vers le chaud ou le froid. Le réchauffement observé depuis environ 1850 est-il donc une variation habituelle, ou bien en sommes-nous responsables par la combustion des réserves fossiles ?
Le doute prédominait encore lors de la conférence sur le climat de 1995. Par contre celle de 2000 vient de s’achever sur deux affirmations fortes : le réchauffement est d’origine humaine et il se poursuivra. Cette certitude se construit à l’aide de modélisations qui pondèrent les multiples facteurs influençant le climat, comme l’activité des volcans et du soleil. Or ce sont les modèles qui tiennent compte prioritairement de l’activité humaine qui miment le mieux le réchauffement décelé depuis 1850 et qui prédiront le plus adéquatement l’évolution des températures. Les modèles s’affineront encore, mais pour l’heure pas d’échappatoire : le réchauffement est de notre responsabilité. Voilà le climat ramené à des facteurs socio-économiques et technologiques. Nous ne savons pas de quelles technologies disposeront nos descendants ; par contre nous connaissons les réactions de nos contemporains, et elles ne sont guère encourageantes.
Prenons l’exemple du tourisme, activité certes lucrative mais guère vitale pour l’humanité dans son ensemble. Que provoque la menace perçue d’un changement climatique ? Des canons à neige pour les stations de moyenne altitude, des remontées mécaniques et du déboisement dans les zones les plus élevées, un regroupement globalisant des moyens de transports pour pouvoir investir dans des projets plus ambitieux et taper dans les neiges qu’on croit éternelles Ð voir la stratégie de la Compagnie des Alpes. Mais aussi le maintien injustifiable de l’exonération fiscale du carburant pour avions. Et, plus généralement, un modèle de développement basé sur une croissance économique continue et un recours illimité à l’énergie. Skions et volons partout et en tout temps, c’est un droit !
L’hypothèse basse à l’horizon 2100 prévoit un réchauffement de 1,4 ûC ; l’hypothèse haute, de 5,8 ûC. Nos comportements actuels y conduisent tout droit. Les prévoyants investiront dans les excavatrices et les digues. GE
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