Chaque deux ans est publié l’état de santé de la recherche et développement (R&D) aux USA ; la mouture 2000 vient de paraître. Disons en préambule que les dépenses R&D ne se définissent pas sans ambiguïtés. Il n’y a qu’à observer les difficultés rencontrées par la Suisse pour effectuer le même travail. Il faudra attendre le fonctionnement complet d’ARAMIS, la base de données regroupant tous les contrats R&D, pour être vraiment au clair.
En attendant, on peut déjà dire que la Suisse investit grosso modo dix milliards de francs en recherche et développement par an, dont les deux tiers sont financés par le privé ; les investissements R&D publics stagnent. En 1998, les USA y investissaient 228 milliards de dollars. La part publique des ressources destinée à la recherche ne cesse de baisser. La part R&D du PNB continue à s’éroder (comme en Suisse). Evolution parallèle donc, toutes proportions gardées, même si les dépenses absolues explosent aux USA : les investissements totaux y étaient, au début des années nonante, « seulement » de 150 milliards de dollars, pour atteindre 228 milliards en 1998 !
La part « étrangère » des investissements R&D aux Etats-Unis, c’est-à-dire les investissements de filiales américaines dont la maison-mère est étrangère, s’élève à 10 %. Mais la Suisse y figure comme contributeur majeur Ð pour un montant de 3,4 milliards, chiffre 1996 Ð et se place au même niveau que l’Allemagne et l’Angleterre. Sur ces 3,4 milliards, 2,5 milliards sont investis dans les sciences de la vie. En revanche, la Suisse disparaît des têtes de liste des pays qui bénéficient de l’investissement R&D à l’étranger de la part des firmes américaines : à peine 190 millions de dollars (toujours en 1996).
En plus du « brain drain » vers les USA des chercheurs suisses, il y a donc un « money drain » impressionnant, avec des conséquences importantes sur la politique de la science qui essaie, à Bâle par exemple, de maintenir un centre de gravité « sciences de la vie » avec l’appui des multinationales pharmaceutiques. ge
Source : National Science Board, Science & Engineering Indicators Ð 2000. Voir aussi www.swiss-science.org, le « portail » de la science et de la recherche.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!