Ces derniers jours, la presse s’est fait l’écho de la plaie que représenterait le label Swissness pour nos entreprises.
Thomy se plaindrait de ne pas pouvoir trouver suffisamment d’œufs en Suisse pour sa mayonnaise. Ce qui étonne GalloSuisse, la faîtière des producteurs d’œufs. La production suisse serait suffisante – mais évidemment pas au prix des œufs étrangers. Ah! C’est donc une question de sous.
Effectivement, le Swissness, qui vise à promouvoir le Swiss made et la qualité suisse, renchérit les produits. Car les matières premières élaborées en Suisse génèrent des coûts salariaux plus élevés qu’en Pologne. Voici donc une mesure qui renforce les places de travail en Suisse – mais qui fâche les milieux économiques soucieux de rentabilité.
Au cours de la récente campagne référendaire (DP 2148a), les partisans de la réforme de l’imposition des entreprises n’ont cessé de proclamer la nécessité de ce projet pour préserver les emplois: «Une Suisse forte, pour nos emplois!» Or, qui a eu la curiosité de lire le texte législatif de A jusqu’à Z aura cherché en vain une disposition qui soutienne de près ou de loin nos places de travail. Mais pour les milieux économiques, l’essentiel était que la diminution de la charge fiscale permette d’augmenter les bénéfices. Pas comme les œufs suisses.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!