Ce week-end, la station bernoise de Wengen
accueillera comme chaque année le cirque blanc pour les mythiques
épreuves du Lauberhorn. Les skieurs suisses seront très certainement
dans les profondeurs du classement comme depuis le début de la saison.
La presse fait ses choux gras des déboires des skieurs helvètes ; leurs
homologues féminines sont aussi à la traîne et ne décrochent plus la
timbale.
Les chiffres sont cruels pour le ski de compétition : le
nombre de licenciés de Swiss-Ski a chuté à 5 600 en 2003 contre 6 100
en 1997 (cf. Le Temps du 7 janvier 2004). Force est de constater que si
ce sport a de nombreux adeptes du dimanche, peu de jeunes
s’investissent pour devenir les champions de demain. Et pour cause :
équipement, déplacements et conditions météorologiques rendent ce sport
éprouvant et surtout hors d’atteinte des bourses de la plupart des
parents.
L’intérêt pour le ski de compétition diminue lentement mais
sûrement depuis la génération de Pirmin Zurbriggen et consorts. Les
annulations à répétition ne facilitent pas la visibilité à la
télévision. Le public et les sponsors se sont tournés vers d’autres
disciplines. Avec un certain succès. Ainsi, 2003 fut une cuvée
exceptionnelle pour le sport suisse sur le plan international : le Défi
suisse Alinghi a remporté la plus prestigieuse compétition de voile, un
joueur de tennis helvétique, Roger Federer, a gagné le tournoi le plus
connu du monde et l’équipe suisse de football s’est qualifiée pour une
compétition internationale majeure. Nos éternels rivaux sur les lattes
ne peuvent afficher un tel palmarès : hormis son domaine réservé du
ski, l’Autriche brille par son absence sur la scène sportive
internationale.
Lors des championnats du monde de Crans-Montana en
1986, la Suisse entière avait les yeux rivés sur les pistes de ski.
Mais qui allumera son téléviseur samedi pour regarder la descente de
Wengen, pour autant que la météo le permette ? Peu à peu, la Suisse a
laissé tomber les skieurs pour se tourner vers d’autres sports. On
attend déjà avec impatience de se mesurer aux Croates, Anglais et
Français sur les terrains de football portugais .
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