Il est devenu banal de souligner le rôle fondamental de l’immigration dans le renouvellement des élites helvétiques. Le sport est particulièrement emblématique de cette situation. Lors du Mondial de l’été 2014 au Brésil, tous les médias ont souligné les origines très cosmopolites des joueurs de la Nati.
Mais ce qui est vrai en football l’est au moins autant en tennis. Tout a été écrit sur le triomphe de l’équipe de Suisse en finale de la Coupe Davis, enfin presque tout.
Rappelons que le père de Stanislas Wawrinka, né en Allemagne, est lui-même un enfant d’immigrés polonais. La mère de notre Roger national, Lynette Durand, dont le nom indique sans doute de lointaines origines huguenotes, vient d’Afrique du Sud. Dans la génération précédente, si Marc Rosset est un Suisse suisse, Jakob Hlasek est né à Prague. Chez les joueuses de tennis, Patty Schnyder est une Helvète de souche comme on dit, mais inutile de rappeler que Martina Hingis est d’origine slovaque et que le grand espoir actuel du tennis féminin helvétique, la jeune Belinda Bencic, vient elle aussi de Slovaquie.
Ces vedettes sont connues, on sait tout de leur généalogie, mais elles ne sont que la pointe de l’iceberg. Le constat serait sans doute largement identique, appliqué au monde de la science ou de l’entreprise. Et nombre de personnalités politiques sont issues de l’immigration.
Il est vrai que ces considérations n’émeuvent guère cette part de la population qui cède au tropisme anti-étrangers. Si elle finit par l’emporter un jour, il nous restera la lutte à la culotte, le hornuss et le lancer de la pierre d’Unspunnen pour avoir des champions du monde.
Et si l’envie vous prend de passer de l’autre côté de l’écran, DP est ouvert aux nouvelles collaborations: prenez contact!