Constituée en août 2004, l’association OuestRail est née de la fusion de deux communautés d’intérêts, regroupant l’une les défenseurs de la ligne Simplon-Lötschberg (CISL) et l’autre ceux des transports ferroviaires de l’Arc jurassien (CITAJ). Selon ses statuts, «OuestRail s’engage en faveur de liaisons ferroviaires performantes en Suisse occidentale et vers les réseaux des pays voisins». A la fois lobby et organe d’information, OuestRail finance des études de conception, des analyses de marché, des campagnes de promotion.
Outre les six cantons de Suisse occidentale qui en sont membres de droit, OuestRail réunit des membres collectifs (entreprises, associations économiques et touristiques, toutes autres personnes physiques ou morales intéressées) ainsi que des villes et communes. Ces dernières ont adhéré en nombre, pour une modeste cotisation allant de 50 à 250 francs selon le nombre d’habitants. Lausanne, Bienne ou La Chaux-de-Fonds payent autant que le canton de Genève, soit 500 francs.
Seule collectivité à se tenir à l’écart : la ville de Genève. Elle explique son refus d’adhérer sous la plume de son conseiller administratif Christian Ferrazino, élu de l’Alliance de gauche. Le président du Département de l’aménagement, des constructions et de la voirie (DACV) invoque l’absence de compétence communale en matière de transports ferroviaires, qui sont du ressort exclusif de la République et canton. Comme si le Conseil administratif de Genève n’avait pas l’habitude de s’attribuer des missions aussi planétaires que dépourvues de toute base légale.
Or il se trouve qu’OuestRail a la mission de promouvoir la réalisation de la CEVA (ligne Cornavin/Eaux-Vives/Annemasse), qui touche six communes dont Genève, où se situent les deux principales gares sur territoire suisse. Et les travaux préparatoires pour l’aménagement de la gare de Cornavin, qui devraient démarrer cette année encore, figurent au programme du Service d’urbanisme de la Ville, de même que le plan d’aménagement prévoyant de valoriser les six hectares de friches aux environs de la future gare souterraine des Eaux-Vives. A noter aussi que le site du DACV mentionne que «le département s’engage avec enthousiasme, avec le canton et les CFF, en faveur de la ligne RER CEVA». Un élan qui ne va toutefois pas jusqu’à pousser au vulgaire lobbyisme – un genre de manœuvre locale et intéressée, de toute évidence indigne de la Genève internationale.
Heureusement, le gouvernement cantonal se montre plus réaliste. Entraîné par ses collègues de Zurich et du Tessin, le conseiller d’Etat genevois Robert Cramer, élu des Verts, vient de cosigner, avec la radicale Rita Führer et le «leguiste» Marco Borradori, une missive aux parlementaires fédéraux, les implorant de soutenir les trois grands projets prioritaires de la prochaine décennie en matière d’infrastructures ferroviaires, CEVA en tête. jd
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