L’analyse de Sommaruga et Strahm repose sur une solide analyse économique et une bonne connaissance du terrain, ce qui n’est pas toujours le cas des propositions et positions développées par les partis, de gauche comme de droite. L’importance qu’ils accordent à la formation, en particulier à la formation en lien avec le marché du travail, est justifiée.
Reste que plusieurs points de leur programme méritent approfondissement. En particulier la formation professionnelle. Si cette spécificité helvétique mérite d’être sauvegardée, elle a besoin d’une sérieuse réforme – formation scolaire des apprentis parfois inadaptée et encadrement insuffisant – et de mesures incitatives nouvelles : comment convaincre les entreprises d’offrir suffisamment de places d’apprentissage et de ne pas se contenter de profiter de la main-d’œuvre formée par d’autres ?
S’il est vrai que la croissance de l’économie helvétique et sa position dans la concurrence internationale exigent des personnes de mieux en mieux formées, l’ensemble de la population, pour diverses raisons, ne pourra répondre à cette exigence. Pour ces emplois non spécialisés, il faut imaginer des solutions : par exemple un salaire minimum et dans les cas extrêmes un complément de revenu par l’Etat (cf. DP 1648, Travailleurs auxiliaires).
Enfin si les auteurs ne veulent pas mettre en péril le service public – limitation au principe de la concurrence – encore faut-il préciser les critères qui permettent de définir ce service. Entre une droite grisée par le mirage du marché et une gauche crispée sur la défense des acquis, il y a place pour une réflexion que nos deux réformateurs n’entreprennent pas. jd
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