Si l’on excepte le droit de vote communal accordé aux étrangers, le bilan référendaire de ce dimanche, en particulier concernant les objets à incidence budgétaire, devrait inciter les acteurs politiques à la modestie. La droite et le Conseil d’Etat font grise mine. Pourtant leurs jérémiades sonnent faux. Faire porter le chapeau à une majorité populaire qui voudrait le beurre et l’argent du beurre – pas de réduction des prestations mais pas d’augmentation de la pression fiscale non plus -, c’est un peu court. Pour convaincre le corps électoral, il faudrait lui proposer mieux qu’un bricolage hâtif qui aurait soulagé le déficit de quelques dizaines de millions. Quant à la gauche, elle a tort de crier victoire : muette quant à la manière de résoudre le déficit structurel de l’Etat et d’alléger une dette inquiétante, tétanisée à l’idée d’une réforme substantielle de l’administration, elle ne pourra se prévaloir longtemps encore de préserver des acquis qu’il faudra bien financer.
Le résultat des courses est pourtant clair. Ni la droite ni la gauche ne peuvent imposer leur point de vue : ni économies substantielles, ni hausse significative de la fiscalité. Les Genevois prendront conscience de la situation lorsque leur sera présenté un programme d’assainissement équilibré, progressif et à long terme, soutenu par les principales forces politiques. A entendre les commentaires en ce dimanche soir, on est encore fort éloigné de ce scénario. Dans les deux camps, on ne pense qu’à en découdre aux élections de cet automne. La perspective de devoir choisir entre des aveugles ne va sûrement pas enthousiasmer le corps électoral genevois. jd
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