Faut-il encore une preuve du manque de sérieux avec lequel l’UDC traite ses dossiers ? Sa conception de la politique de sécurité, débattue récemment en assemblée des délégués, l’apporte.
L’UDC milite en faveur d’une «armée de milice adaptée à la menace». Elle admet que notre sécurité n’est pas mise en péril par une armée ennemie mais par d’éventuels actes terroristes. Vous en concluez que la Suisse, à juste titre, réduit ses effectifs militaires et cherche la coopération internationale ; que l’introduction du service long facilite les tâches de surveillance incombant à l’armée.
Vous avez tout faux. Pour l’UDC, la coopération implique un risque accru parce qu’elle signifie un abandon de la neutralité. Cette neutralité vaut non seulement à l’égard des Etats, mais aussi «des forces qui cherchent à atteindre leurs objectifs par la guerre asymétrique», en clair les organisations terroristes. Comme si ces dernières avaient jamais fait montre de la moindre compréhension à l’égard de ce principe. Et pour contrer cette menace nouvelle, il faut au contraire des effectifs importants formés par des miliciens, plutôt que par des professionnels.
Point n’est besoin d’être au bénéfice d’une solide formation en stratégie militaire pour comprendre la stupidité d’une telle vision. Dans son obsession isolationniste, l’UDC en est réduite à jouer la partition de la nostalgie du bon vieux temps, tout en affirmant que la situation a changé.
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