La politique de lutte contre le réchauffement climatique illustre à la caricature la difficulté de concrétiser les intentions générales. En 1997, la Suisse, comme de nombreux pays, s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Une loi fédérale fixe une échéance à 2010 pour réduire ces émissions de 10% par rapport aux valeurs de 1990. Dans un premier temps, le Conseil fédéral avait proposé une taxe incitative sur le CO2. Devant la résistance des milieux économiques, la loi finalement adoptée donne la priorité à l’initiative volontaire des principaux responsables – industrie, pétroliers, importateurs automobiles. La taxe ne sera introduite que si les objectifs ne sont pas atteints. Et pour affaiblir la menace, c’est le Parlement et non le Conseil fédéral qui fixera le montant de cette taxe.
Aujourd’hui il apparaît que les objectifs seront probablement atteints pour les combustibles mais non pour les carburants. Aussi il est temps de mettre en vigueur une taxe sur l’essence, comme le prévoit la loi. Les milieux du transport et de l’industrie pétrolière, qui n’ont pas tenu leurs engagements, entrent à nouveau en résistance. En lieu et place de la taxe, ils proposent de prélever volontairement un centime par litre d’essence – le «centime en faveur du climat» – qui alimenterait un fonds de 70 à 100 millions de francs destiné à financer des projets de réduction des émissions de CO2 en Suisse et à l’étranger. Il va sans dire que ce centime n’aurait aucun impact sur la consommation de carburant.
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