Le nombre des décès sur les routes helvétiques a augmenté en 2003. La tendance à la baisse observée les années précédentes s’est donc inversée. Certes le taux de victimes par cent millions de kilomètres parcourus a diminué de manière drastique en comparaison des années septante. En trente ans, le progrès est considérable. Mais cette amélioration statistique ne rend pas pour autant acceptable la liste actuelle de morts, de blessés et de handicapés. Principaux responsables, les excès de vitesse et la conduite en état d’ébriété.
De manière générale, l’observateur objectif ne peut que constater une dégradation du respect des règles de la circulation. Il n’est pas un jour sans que la radio n’informe d’un ralentissement sur l’autoroute pour cause d’accident. En ville, feux rouges et stop grillés, priorité refusée, slalom entre les files, courses-poursuites sont devenus monnaie courante. La loi de la jungle s’impose progressivement.
Des contrôles
insuffisants
On peut bien sûr faire de nombreuses hypothèses sur les raisons de cet affaiblissement du respect des règles communes. Et parier sur l’éducation et la persuasion. S’étonner aussi qu’on puisse encore obtenir un permis de conduire sans jamais avoir exercé le pilotage en situation d’urgence.
La raison principale de ce relâchement réside dans l’insuffisance notoire de contrôle. La pose de radars fixes ne fait pas illusion. La gendarmerie vaudoise annonce cent installations supplémentaires de ce type, mais elle feint d’ignorer que la carte de ces mouchards est très vite enregistrée par les usagers. Résultat : freinage et accélération.
Un contrôle sérieux passe par l’augmentation sensible de la probabilité pour les contrevenants de se faire prendre.Le contrôle doit donc être plus fréquent et aléatoire. Le canton de Vaud mise sur le remplacement des policiers par la technologie. Genève a adopté la même politique. Certes l’engagement humain coûte cher et les effectifs policiers sont insuffisants pour réaliser un contrôle efficace. Mais alors pourquoi affecter à cette mission des gens d’armes formés d’abord pour d’autres tâches, en particulier la lutte contre la criminalité ? Pourquoi ne pas créer des corps de contrôleurs de la circulation patrouillant en permanence, à pied, à vélo, en voiture ?
Sur la route, la meilleure pédagogie reste la peur de la sanction. Les résultats du canton de Berne qui multiplie les contrôles, la discipline des usagers en Californie par exemple, sont là pour en témoigner. Encore faut-il que s’expriment le courage et la volonté politique de pacifier le trafic routier. En Suisse romande, on peine à détecter ces vertus.
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