Prisonnière de son opposition systématique, l’UDC lance donc le référendum contre l’assurance maternité. Ce parti, qui se targue d’être le seul véritable défenseur de l’économie, feint d’ignorer que le marché du travail est de plus en plus dépendant des femmes et des étrangers. Il ne veut ni des unes ni des autres. L’assurance maternité déchargerait financièrement d’abord les petites et moyennes entreprises ; l’UDC, qui prétend représenter les intérêts des PME, s’en contrefiche.
Christoph Blocher vient de se distinguer en stigmatisant sans nuance les «profiteurs» étrangers de l’assurance invalidité. Mais le souci que manifestent les démocrates du centre pour la situation financière de l’AI ne les empêche pas de refuser la flexibilisation de l’âge de la retraite. Cette flexibilité qui permettrait pourtant à celles et ceux que le travail a prématurément usés de jouir d’un repos mérité, plutôt que de venir grossir les rangs des invalides.
Hier favorable à une élévation de l’âge de la retraite et à la privatisation de l’AVS, aujourd’hui fervente adepte du premier pilier et de la retraite à 65 ans, l’UDC ne craint ni les revirements ni les contradictions. Elle surfe au gré des états de l’opinion dont elle flatte les instincts les plus primaires. A terme cette baudruche politique, vide de substance, devrait finir par se dégonfler. Pour autant que l’électorat ne soit pas amnésique.
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