Le Parlement a promptement fait son travail. Le 1er février dernier, soit moins de trois ans après le dépôt de l’initiative de la socialiste Jacqueline Fehr, la Loi fédérale sur «les aides financières à l’accueil extra-familial pour enfants» est entrée en vigueur. Conçue comme un programme d’impulsion, elle met à disposition 400 millions de francs sur une période de huit ans pour stimuler la création de places d’accueil dans les crèches, les institutions parascolaires et les familles.
La preuve du besoin ne nécessite pas de longs développements. Deux femmes sur trois ayant des enfants de moins de 15 ans – au total 856 000 enfants – exercent une activité lucrative. En l’absence de données statistiques précises, on estime à 50 000 seulement le nombre de places d’accueil disponibles et à 220 000 le nombre de places nécessaires. Un nombre insuffisant qui contraint trop de femmes à se retirer du marché du travail ou à renoncer à entreprendre une activité professionnelle pour cause de maternité.
Cette pénurie de places d’accueil influence négativement le taux de natalité. Elle condamne à l’inactivité professionnelle des femmes disposant d’une formation et représente une perte de revenu difficilement supportable pour des familles modestes. Enfin, elle n’est pas favorable à une bonne socialisation des enfants dont on sait qu’ils progressent mieux au contact de leurs semblables. Ainsi le crédit consenti par les Chambres fédérales ne constitue pas une dépense de fonctionnement mais un véritable investissement.
Aussi n’est-il pas étonnant que l’Office fédéral des assurances sociales, responsable de ce dossier, soit submergé de demandes. Mais l’argent ne suffit pas à ouvrir des crèches. Encore faut-il disposer de personnel qualifié. Or dans ce secteur, le marché du travail est tendu. La formation dure trois ans mais, alors que l’intérêt pour cette profession est vif, les écoles ne peuvent répondre à la demande faute de places. Dès lors c’est maintenant aux cantons de faire un effort de formation de manière à ce que l’action fédérale porte pleinement ses fruits.
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